Debian 12

Après trois décennies de bons et loyaux services, Debian nous revient en 2022 avec sa douzième mouture, plus robuste et accessible que jamais. Voyons ce que cette version de référence du logiciel libre a dans le ventre.

Une base éprouvée depuis 1993

“Debian n’a jamais été une distribution ayant l’intention d’épater qui que ce soit, car elle est plus proche d’un ami loyal qui est toujours fiable et là pour vous plutôt que de quelqu’un qui essaye inlassablement de vous divertir.”

Lancé en 1993 par Ian Murdock, Debian est l’une des distributions Linux les plus anciennes et respectées. Contrairement aux distributions grand public who ne jurent que par les dernières innovations, Debian a toujours misé sur la stabilité et la fiabilité.

Plutôt que d’intégrer les dernières versions de chaque logiciel au risque de fragiliser l’ensemble, les mainteneurs de Debian préfèrent les packages éprouvés, quitte à ce que l’interface ait une petite ride.

Car ce qui compte pour eux, c’est de fournir une base solide, pérenne et sans mauvaise surprise à la multitude de distributions dérivées comme Ubuntu, Linux Mint ou encore Kali Linux. Et cela fait 30 ans que la formule fonctionne.

Concrètement, Debian 12 “Bookworm” apporte :

  • Noyau Linux 5.10 LTS
  • Bureau GNOME 43
  • Suite LibreOffice 7.4
  • Navigateur Firefox en version 102 ESR

Rien de révolutionnaire, mais un ensemble cohérent et fiable pour qui cherche un système productif sans fioriture.

Le choix de l’environnement de bureau

Là où la plupart des distributions grand public n’intègrent qu’un seul environnement graphique, Debian est livrée avec plusieurs bureaux au choix :

  • GNOME 43 (par défaut)
  • KDE Plasma 5.27
  • Xfce
  • MATE
  • Cinnamon
  • LXDE
  • LXQT

Il suffit de sélectionner celui que l’on préfère lors de l’installation. Et il est tout à fait possible d’en installer plusieurs pour les essayer tour à tour.

“Ainsi, en ce qui concerne les environnements de bureau, Debian 12 offre tous les meilleurs disponibles dès l’installateur.”

Plasma 5.27 constitue sans doute l’apport le plus notable de cette version. En tant que dernière mouture de la série 5 du populaire bureau KDE, cette version sera maintenue et mise à jour pendant encore longtemps avant le passage à Plasma 6.

De leur côté, les amateurs de bureaux plus classiques avec un dock en bas et menu démarrer retrouveront un environnement familier avec Xfce, MATE ou Cinnamon.

Bref, que l’on soit novice ou habitué de Linux, il y en a pour tous les goûts.

Des applications à jour malgré tout

L’un des reproches récurrents adressés à Debian est que ses applications sont obsolètes. Certes, LibreOffice 7.4 n’est déjà plus maintenu en amont. Mais grâce aux technologies de packaging universel comme Flatpak et AppImage, il est facile de mettre à jour certains logiciels vers leur version la plus récente, sans impacter le coeur du système.

Et pour les développeurs, l’utilisation de conteneurs leur permet d’accéder à des bibliothèques de programmation à jour.

Ainsi, Debian 12 comble son retard au niveau des applications tout en préservant la stabilité de sa base éprouvée depuis des années.

“De nos jours, nous ne sommes plus vraiment pris en otage par les versions figées des applications fournies par notre distribution.”

Pour le grand public, cette nouvelle flexibilité change la donne. Fini le temps où il fallait attendre 2 ans pour avoir des mises à jour majeures. Désormais, on peut updater ce dont on a besoin, quand on veut.

Compatibilité matérielle : enfin au niveau

Pendant longtemps, Debian trainait une réputation désastreuse en matière de compatibilité matérielle sur les PC récents. Entre les chipsets Wi-Fi et GPU non supportés, il fallait parfois bidouiller pour profiter de toutes les fonctionnalités de sa machine.

Heureusement cette époque est révolue. Avec Debian 12, le support de pilotes propriétaires est activé par défaut pendant l’installation. Plus besoin de recherches fastidieuses pour trouver comment installer ses drivers NVIDIA ou Broadcom !

Du Wi-Fi aux cartes graphiques en passant par le Bluetooth, tout devrait fonctionner directement avec cette version, y compris le GPU de votre PC portable. Une grande victoire pour les nouveaux utilisateurs qui bénéficieront d’une configuration simplissime.

“Pour cette raison, je pense que Debian 12 sera un point de départ fantastique pour les nouveaux arrivants.”

Bien sûr, pour les puristes, rien n’est imposé. Le support des pilotes privateurs reste désactivable pour ceux qui préfèrent une solution 100% libre.

Des performances et une stabilité à toute épreuve

Malgré l’intégration de davantage de matériel récent, Debian 12 ne faillit pas à sa réputation de stabilité sans faille. Que ce soit sur ordinateur portable ou serveur, cette distribution se montre irréprochable.

Alors que les plantages ou bugs en tout genre sont monnaie courante sur beaucoup de distros Linux, avec Debian c’est tout l’inverse : un système tellement fiable qu’on en viendrait presque à douter quand tout se passe bien.

Côté performances, cette mouture 12 apporte également son lot d’optimisations par rapport à la précédente version vieillissante. Grâce à l’intégration de la technologie de triple buffering d’Ubuntu, l’ensemble se montre sensiblement plus réactif au quotidien. Le démarrage et le lancement des logiciels est notamment plus rapide.

Bref, même sur du matériel daté, Debian 12 redonne une seconde jeunesse à votre configuration, pour un confort d’utilisation retrouvé.

“Debian 12 est la version de Debian la plus réactive que j’ai jamais utilisée. Elle démarre plus rapidement, les applications s’ouvrent plus vite, c’est vraiment rapide.”

Une distribution sans prise de tête

À l’heure où les grands noms du Linux font régulièrement parler d’eux, Debian continue son bonhomme de chemin sans faire de vagues.

Pas de changement de cap brutal comme CentOS, pas de décision controversée comme Canonical avec Ubuntu. Debian évolue à son rythme, en restant fidèle à sa philosophie.

Une approche rafraichissante quand on voit certains projets plus populaires multiplier les revirements sous la pression marketing ou financière.

Avec Debian, pas de mauvaise surprise ni de fonctionnalité imposée contre son gré. Le projet est dirigé par une large communauté de développeurs bénévoles. Son financement provient uniquement de dons et de sponsors officiels triés sur le volet.

Bref, Debian c’est l’ami sûr. Celui sur qui on peut compter parce qu’il est resté le même après 30 ans.

Conclusion

Grâce aux technologies de packaging universel et aux conteneurs, Debian 12 comble son retard au niveau des applications tout en préservant son ADN stable et fiable.

Avec un support matériel enfin complet, cette mouture s’ouvre davantage aux débutants sans trahir les utilisateurs de longue date. Car malgré quelques concessions, Debian reste focalisé sur la stabilité et la fiabilité avant tout.

Bref, pour les vieux briscards du Linux comme pour ceux qui veulent découvrir une distribution sérieuse, Debian 12 est le choix idéal.

Alors, prêts à installer la seule distro qui nous accompagnera peut-être encore dans 30 ans ?